21-04-2021
De nouvelles perspectives en matière de (bio-)recyclage des plastiques grâce au fonds Soprema

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L’équipe BioTeam dirigée par le professeur Luc Avérous au sein de l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé (ICPEES, unité mixte CNRS et Université de Strasbourg) a développé un nouveau procédé de bio-recyclage de polyuréthanes. Résistants et habituellement très difficiles à recycler, ils se dispersent facilement dans la nature après usage et se réduisent en microplastiques qui polluent les océans. Afin de remédier à ce problème, l’équipe de recherche BioTeam s’est orientée vers la dégradation enzymatique contrôlée.

On entend souvent plébisciter dans les médias la biodégradation par compostage des matières plastiques. Pourtant, cette méthode présente des limites majeures qui sont souvent minimisées. En effet, la biodégradation génère in fine des gaz à effet de serre qui sont difficilement valorisables, tels que le gaz carbonique et le méthane, avec une perte énorme de richesses structurales par rapport au matériau initial. De plus, seuls quelques polymères sont biodégradables.

Crédit : Agathe Mouren (ICPEES/ECPM)

Afin d’éviter que les mousses en fin d’usage ne terminent pas dans les océans sous forme des microplastiques, l’équipe de recherche BioTeam, dirigée par le professeur Luc Avérous, a développé le processus de dégradation enzymatique contrôlée. Des briques moléculaires (aussi appelées synthons) ont été produites en mettant en contact des enzymes avec les matières plastiques en fin de vie. À partir de ces briques, par voie chimique, une seconde génération de polymères a été obtenue, et ceci sans utiliser aucun composé chimique toxique. La première étape enzymatique a permis la déconstruction du matériau tandis que la seconde a permis de construire un nouveau matériau, comme une vieille maison que l’on déconstruit pour en reconstruire une toute neuve.

Une nouvelle vie est possible pour les mousses usagées, afin d’éviter qu’elles ne terminent en tant que microplastiques dans l’environnement et dans les océans. Une mousse d’isolation, comme celle produite par la société Soprema, un des leaders mondiaux dans le domaine de l’isolation thermique des bâtiments, peut bénéficier d’une nouvelle vie en étant transformée en chaussures de sport ou en une nouvelle mousse par exemple. Grâce à l’alliance entre la chimie et la biotechnologie, de nouveaux matériaux polymères peuvent être créés avec une approche circulaire et respectueuse de l’environnement.

Ce travail de recherche pour la création de matériaux plus durables, financé par la Fondation de l’Université de Strasbourg grâce au don de Soprema, a permis de produire différentes publications scientifiques :

  • Magnin A., Pollet E., Avérous L. (2021) “Characterization of the enzymatic degradation of polyurethanes” dans “Enzymatic Plastic Degradation” Series “Methods in Enzymology” Eds Weber G., Bornscheuer U.T., Wei R., Elsevier, Vol. 648, pp. DOI: 10.​1016/​​mie.​2020.​12.​
  • Magnin A., Entzmann L., Bazin A., Pollet E., Avérous L. (2021) « Green recycling process for polyurethane foams by a chem-biotech approach » ChemSusChem. DOI : 10.1002/cssc.202100243
  • Université de Strasbourg
  • ICPEES

 

 

 

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