01-12-2019
Des études sur le moustique tigre, une espèce agressive au cœur des préoccupations de Soprema

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Le moustique tigre est un moustique originaire d’Asie qui progresse en Europe, et plus particulièrement dans l’Eurométropole de Strasbourg depuis sa détection en 2014. Cette espèce de moustique est au cœur de préoccupations sanitaires majeures.

En effet, ce moustique est une espèce agressive et nuisible, potentiellement porteuse de maladies. Ce moustique prolifère plus spécifiquement dans les eaux stagnantes, les jardins publics et familiaux et colonise depuis peu les puisards de rue. Cependant, de par sa croissance au fil des années, cette espèce se retrouve également dans les jardins des particuliers, ce qui en fait un sujet dont l’intégralité de la population doit se soucier.

Soprema, entreprise alsacienne, spécialiste de l’étanchéité, de l’isolation et de la couverture s’est penchée sur ce problème qui ne cesse de croître. En 2018, elle a choisi de soutenir, par un don de 8 000 €, les activités de recherche de l’équipe d’entomologie médicale dirigée par Bruno Mathieu au sein de l’institut de parasitologie et de pathologie tropicale (IPPTS) de l’Université de Strasbourg. En effet, son équipe mène des études sur ce fléau depuis l’installation de ce moustique dans notre région, notamment en étroite collaboration avec le Syndicat de Lutte contre les Moustiques du Bas-Rhin (SLM67). Cette équipe pilote aussi le projet international TIGER qui regroupe les experts suisses et allemands de ce domaine.

Grâce au soutien de Soprema et avec le concours de l’Eurométropole de Strasbourg, l’équipe a pu, au cours d’une première phase, qualifier l’état de la colonisation du moustique tigre dans les puisards de rue en effectuant des prélèvements dans la zone cœur, soit Bischheim, Schiltigheim et Souffelweyersheim. Cette étude, réalisée entre septembre et octobre 2018, a permis aux chercheurs de constater que sur 142 puisards prospectés, 83 (58,45 %) étaient colonisés par des larves de moustiques (toutes espèces confondues) et que sur ces 83 puisards, 43 (51,80 %) contenaient des larves de moustiques tigres. A présent, l’équipe souhaite tester l’hypothèse selon laquelle le moustique tigre, au moins dans la zone cœur, va prendre le dessus sur le moustique « urbain », en raison de son agressivité et de sa compétitivité plus prononcées.

Au vu de la qualité des travaux réalisés en 2018, Soprema a décidé en 2019 de continuer à soutenir l’équipe avec un deuxième don de 8 000 €, permettant le démarrage d’une seconde phase. Cette fois-ci, une modification structurelle d’un prototype de puisards de rue (conçu par les services de l’Eurométropole) qui limiterait le développement de ce moustique dans ce type d’ouvrage, est testée en laboratoire et sur le terrain. Le moustique tigre étant absent dans le quartier autour de l’IPPTS, l’étude en laboratoire utilise une espèce autre que le moustique tigre mais dont la biologie reste toutefois très proche. L’expérience est simple : placer des larves de moustiques dans ce prototype, puis de compter combien en ressortent et combien restent piégés en comparaison avec un témoin. Deux prototypes sont par ailleurs installés par le réseau d’assainissement de l’Eurométrople et de la ville de Strasbourg dans la zone colonisée et la présence du moustique tigre y est suivie directement sur le terrain. De plus, un suivi de la colonisation du moustique tigre au sein de quelques terrasses sur plots dans l’Eurométropole de Strasbourg sera étudiée en vue de dégager des perspectives de modifications futures de ce type d’ouvrage.

Actualisation 16.04.2021

Cette étude a permis d’approfondir la compréhension de la colonisation du moustique tigre dans les domaines publics et privés et de définir l’orientation stratégique pour sa prévention. Trois prototypes développés par les équipes du réseau d’assainissement ont été mis en place sur le terrain à Hoenheim pour un suivi d’efficacité et un prototype a été évalué en laboratoire en conditions contrôlés (la température et l’humidité).

Sur le terrain, l’équipe n’a pas constaté de différences du nombre de larves collectés entre les prototypes et les puisards contrôles non-équipés. Ces prototypes n’ont donc pas eu d’effet significatif de limitation de la colonisation de ces ouvrages.

En laboratoire, le prototype a empêché la sortie de 78% des adultes moustiques. Bien que cela semble une limitation élevée, ce n’est très probablement pas assez pour espérer avoir un effet sur les populations en place. Deux propositions de modification structurelle du prototype ont été évaluées mais aucune amélioration significative du dispositif validée. Ce prototype, et de manière générale son principe d’utilisation, n’est pas retenu pour être déployé sur ce type d’ouvrage.

En 2020, l’équipe dirigée par Bruno Mathieu a pu notamment évaluer le rapport coût/efficacité des outils de prévention et de lutte contre cette espèce invasive. Mêlant des collaborations avec des organismes publics et des industriels, le laboratoire poursuit ses études pour trouver des solutions adaptées pour réduire la présence du moustique tigre dans cet environnement urbain.

 

  • Université de Strasbourg

 

 

 

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